Croissance, développement, changement sociale

Publié le par Madoff

I. CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT

1° Définitions 

La croissance est une notion quantitative et correspond à l’accroissement des ressources dont disposent les membres d’une société sur une période donnée. Les principaux indicateurs de la croissance sont :

 

 - La Valeur Ajoutée (VA) : elle mesure la production effective d’une entreprise, en faisant la différence entre la valeur finale d’un produit et la somme des valeurs de toutes les consommations intermédiaires, c’est-à-dire tous les produits qui ont fait partie du processus de production (pour un boulanger, cela correspond au prix de la baguette dont il déduit le coût de la farine, du sel, de l’eau mais aussi de l’énergie nécessaire pour produire sa baguette…). Elle sert de référentiel au calcul de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée).

 

 - Le PIB (Produit Intérieur Brut): il mesure par année la somme des VA produites par les entreprises situées sur le territoire national pendant un an. Cela correspond à la richesse créée par le pays. Il ne faut pas confondre cette notion avec le PNB (Produit National Brut) qui mesure la richesse créée en un an par les entreprises françaises situées en France et à l’étranger. On parle de PIB réel lorsque l’on a déduit de la mesure du PIB en valeur absolue les effets de l’inflation. On distingue également le PIB marchand du PIB non marchand qui correspond à l’activité productive des administrations publiques.

 

- Le revenu par tête : il correspond au PIB divisé par le nombre d’habitants du pays. Il permet de connaître la richesse moyenne par habitant d’un pays. C’est cet indicateur qui permet de faire des comparaisons entre différents pays.

 

La mesure de la croissance avec le PIB pour seul indicateur pose cependant problème, car ce dernier ne prend pas en compte tout le poids de l’économie informelle, c’est-à-dire toutes les activités qui échappent à la Comptabilité Nationale, comme le bénévolat, l’économie clandestine ou souterraine, l’autoconsommation (consommation par le producteur d’une partie de son produit)…

• Le développement :


Par opposition à la croissance, le développement est une notion plus qualitative qui résulte des transformations structurelles économiques, sociales et culturelles qui favorisent durablement le bien-être d’une population. Le principal indicateur du développement est l’IDH (Indicateur de développement Humain) datant de 1990. L’IDH combine les critères suivants :

 

- l’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation,

 

- l’espérance de vie à la naissance,

 

- le PIB par habitant corrigé du pouvoir d’achat par pays.

 

Il est compris entre 0 et 1. Plus il est proche de 0, plus il est faible.

Pour compléter l’IDH qui peut masquer certaines inégalités de répartition entre différents pays ou au sein d’un même pays, d’autres indicateurs ont été mis en place, comme l’IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine) ou l’IPF (Indicateur de la Participation des Femmes qui vise à évaluer les inégalités entre hommes et femmes dans la vie économique et politique).


2° Disparités dans le temps et l’espace

 

La croissance est un processus long et cumulatif et connaît donc des phases d’accélération et de décélération avec de nombreuses fluctuations à court terme. Durant le XXe siècle, la croissance de la France a été en moyenne de 2,4% par an (ce qui représente une multiplication des richesses par 10 sur la période) avec des pics à plus de 5% durant les Trente Glorieuses contre 1,8% pour la décennie 1990-2000. A l’échelle mondiale, on est loin d’une convergence générale des niveaux de vie. L’IDH permet ainsi de mesurer les écarts de développement considérables entre les pays en développement et ceux de la Triade (Union Européenne, Etats-Unis et Japon). Les écarts sont également importants au sein d’un même pays (le PIB par habitant élevé de certains pays producteurs de pétrole masque des disparités profondes, car une toute petite partie de la population s’approprie la part principale de la richesse du pays). On parle alors d’économie et de sociétés duales car des secteurs riches, développés et modernes côtoient des secteurs d’une grande pauvreté.

II. L

 

ES INTERACTIONS ENTRE CROISSANCE, DEVELOPPEMENT ET CHANGEMENT SOCIAL

1° Les relations entre la croissance et le développement

La croissance économique est nécessaire au développement économique et social car elle permet l’augmentation de certaines dépenses (éducation, santé) et la hausse générale du niveau de vie qui améliorent le bien-être de la population. Une économie dont le PIB augmente peut proposer une offre plus diversifiée au consommateur et donc plus le satisfaire. En revanche, la croissance n’induit pas forcément le développement, particulièrement lorsque la répartition des revenus est fortement inégale, la croissance ne bénéficiant alors qu’aux plus riches.

Le développement soutient quant à lui toujours la croissance économique, notamment à long terme. Une population en meilleure santé, plus instruite favorise en effet la productivité et soutient la demande.

2° Les relations avec le changement social


Par définition, le changement social désigne des transformations durables de la structure et du fonctionnement de l’organisation d’une société. Il peut concerner l’évolution des systèmes de valeurs, des normes, des positions et de la structure sociale, des institutions…

Croissance et développement induisent donc des changements dans l’organisation sociale, avec par exemple une plus grande représentativité des femmes dans la vie politique et économique, une société plus mobile…

Mais un des facteurs principaux du changement social réside dans le système de valeurs, qui peut avoir une influence sur le développement économique, comme l’a par exemple développé Max Weber dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905). Selon ce sociologue et économiste allemand, les valeurs religieuses du protestantisme ont poussé les individus à utiliser rationnellement certains facteurs pour la production, en incitant à l’effort ou à l’investissement. Le système capitaliste s’appuie donc autant sur différents facteurs quantitatifs que sur des motivations individuelles.

Publié dans Cours Terminale ES

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